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    Essai longue durée : 12 mois et 10 000 km en Ferrari 456 GT


    Franck

    La Ferrari 456 est déjà un classique chez Ferrari grâce à ses lignes intemporelles. Mais à quoi devez-vous vous attendre au quotidien avec cette Ferrari vous offrant le luxe de transporter quatre adultes ? Comment trouver un bel exemplaire ? Que devez-vous regarder plus particulièrement ? Quels sont les coûts à prévoir ? L'idéal serait que vous obteniez le retour d’expérience d’un propriétaire. Mickaël est l’heureux propriétaire d’une très belle Ferrari 456 GT depuis 12 mois. Il a déjà parcouru 10 000 km à son volant. Lisez ses réponses aux questions que je lui ai posées et vous en apprendrez beaucoup pour l'achat de votre Ferrari 456.

     

    Ferrari_456_GT_Guide_Achat_Vente_Conseils.jpg

     

    Franck : Mickaël, quel est ton parcours automobile et pourquoi avoir choisi la Ferrari 456 GT ?

     

    Mickaël : Mon parcours en tant que propriétaire ? Quasi-nul ! Bon quitte à tomber dans le cliché du mec qui « adore les bagnoles depuis tout petit », j’avoue qu’elles ont toujours été pour moi une source d’intérêt. Attention, je ne parle pas exclusivement de celles que l’on met en fond d’écran sur son PC parce que mythiques, mais juste de l’objet en général. Un nouveau modèle qui sort et hop je me renseigne pour savoir quelles sont les nouvelles technologies embarquées.

     

    Cependant, pour moi Ferrari c’est Ferrari donc cela faisait quelques années que je disais que dès que j’aurai un peu d’argent je franchirai le pas, même si cela semblait déraisonnable dans mon entourage. Sauf qu’entre-temps, j’avais fini mes études et trouvé mon premier emploi donc ni une, ni deux, « 456 here I come ». Tu l’auras donc compris, mon parcours automobile en tant que propriétaire est très peu fourni.

     

    Pourquoi une 456GT ? J’ai surtout envie de te répondre « parce que je n’avais pas assez de sous pour une Lusso ». Partant de ce constat, je cherchais surtout une Ferrari utilisable dans toutes les situations et dont j’appréciais le dessin. Pour moi, une Ferrari c’est fait pour rouler et donc hors de question que la mienne devienne une reine de garage ou qu’elle ne plaise pas totalement.

     

    La 456GT à l’énorme avantage d’être discrète et peu connue du grand public. Je trouve la ligne incroyable (avec les ouïes sur le capot, la console aux 5 manomètres jonchée au dessus du levier de vitesse) et je sais que je vais en faire bondir plus d’un mais je voulais absolument une Ferrari avec un V12. Du coup, c’était vite vu et bien que n’étant ni la plus récente, ni la plus « désirable » des Ferrari, le modèle me séduisait fortement.

     

    Ferrari-456-GT.jpg

     

    Franck : Quels étaient tes critères d’achat d’une Ferrari 456 GT et comment as-tu trouvé ton exemplaire ?

     

    Mickaël : A mon avis les mêmes que tout acheteur de la marque… J’ai commencé à chercher et à me documenter sur le modèle plus d’un an avant d’être dans une démarche active d’achat. J’ai donc débuté par Internet, les forums, des rencontres avec des propriétaires de Ferrari (456 et autres) afin de monter en compétence, sinon impossible de rester lucide lors du premier essai et de ne pas ressortir du « magasin de jouet pour adultes » sans dire « je la veux ».

     

    Pour l’achat, mes critères étaient assez simples. En premier lieu, aucune contrainte sur le jeu de couleur, elle devait me plaire c’est tout. Je cherchais une 456 GT boite manuelle entièrement d’origine et dans un bon état extérieur (aucune importance si quelques rayures étaient présentes car en l’utilisant j’allais inévitablement en ajouter d’autres). J’étais en revanche plus exigeant sur l’état intérieur, qui devait selon moi être très bon (cuirs, plastiques,…). Le reste était classique : carnet d’entretien à jour (avec les factures), voiture ayant roulé régulièrement, etc.

     

    Après plusieurs visites et essais décevants (cuirs arrachés, voitures peu entretenues,…) j’ai finalement craqué sur la couleur extérieure d’un modèle de 1994 en gris canon de fusil, intérieur rouge. Entièrement d’origine, elle n’a eu que deux propriétaires qui l’ont gardée sept à huit ans chacun. Elle totalisait 43 000km, n’avait jamais manqué une révision et avait un historique complet. Après cinq petits jours de réflexion et un essai sur route, le bon de commande était signé.

     

    Franck : De suite après l’achat, qu’est-ce-qui t’a le plus marqué sur ta Ferrari 456 GT ?

     

    Mickaël : Sincèrement ? La vue imprenable que j’avais sur le long capot abritant le V12 depuis … le siège passager de la dépanneuse ! Rien de grave, juste un court-circuit qui avait eu le temps de se faufiler derrière la console aux cinq manos et qui empêchait la batterie de se recharger. En gros, du classique pour une voiture de plus de 15 ans. Il faut apprendre à relativiser ! Evidemment le garage qui me l’avait vendue s’est chargé de la récupérer et de l’emmener chez Pozzi. Sur le coup, je me suis dit « mince, c’est encore pas pour aujourd’hui » (l’attente commençait à devenir longue) mais j’avoue que j’ai eu du mal à réaliser que c’était bien MA Ferrari sur le coup (et encore quelques semaines après).

     

    Deux jours plus tard (et avec le numéro de la dépanneuse dans le téléphone portable), je peux enfin faire mes (vrais) premiers tours de roue où j’ai été surpris par les dimensions imposantes de la voiture et notamment celles du capot moteur. J’ai donc fait attention sur mon premier trajet, histoire de prendre un peu la mesure de l’encombrement global (notamment lorsque je l’ai rentrée pour la première fois dans son parking !). Mais passé ce détail, ce qui frappe le plus c’est la facilité de conduite. Certes les commandes sont un peu plus dures que sur les modèles plus récents, mais la voiture est très accessible. C’est d’ailleurs une remarque que chacune des personnes en ayant pris le volant a formulée.

     

    Ferrari-456-GT-Front.jpg

     

    Attention tout de même, car l’absence d’aide à la conduite (si ce n’est un ABS déconnectable) ne permet pas de prendre tous les virages en travers sans se soucier de rien. Une phase d’apprentissage des limites est donc indispensable et c’est seulement après quelques heures passées au volant que l’on mesure vraiment le potentiel de la 456GT. Le V12 de 5.5L qui développe 442ch est une véritable merveille possédant deux personnalités. Discret et rauque dans les bas régimes, il s’endiable dès 3500 tr/min pour devenir monstrueux au-delà des 6000tr/min dans un son sublimement aigu bien caractéristique d’une Ferrari. En gros, ca pousse fort et la boite manuelle à six rapports est très agréable. Inutile de préciser que les cols de montagne deviennent un véritable terrain de jeu, même si la 456 sait se montrer utilisable en ville. La voiture vire à plat et ne « pompe » pas, la position de conduite et la visibilité sont très bonnes.

     

    Le plus marquant est probablement le confort dans lequel ces performances sont atteintes. C’est également un excellent modèle pour ma passagère régulière. N’étant absolument pas fan de voitures (et encore moins de Ferrari) elle en prend volontiers le volant tant le compromis facilité de conduite, confort, performances est déconcertant. On se surprend même à prendre du plaisir sur l’autoroute à 130km/h en entendant gentiment ronronner le V12 à 2500tr/min, tout simplement. Rassure-toi, l’envie de s’évader sur les petites routes reprend au final le dessus, car le tintement du levier de vitesse sur la grille en aluminium manque vite.

     

    Franck : Avec le recul, quels sont les bons côtés de ton exemplaire de Ferrari 456 GT et les éventuels problèmes rencontrés ?

     

    Mickaël : Depuis l’achat (et après l’épisode de la dépanneuse), le seul problème rencontré a été un essuie-glace qui s’était desserré avec le temps. Un demi-tour de clé à douille et on était reparti. Là encore, chez Ferrari ça ne compte pas comme une « panne ». Mon modèle tient bien sa réputation de « Ferrari fiable ». Le moteur a toujours démarré dès le premier coup de clé et aucun allumage intempestif de voyant n’a été relevé pendant ces 10 000km.

     

    Evidemment, le système des fenêtres qui se mettent en crabe n’était pas l’idée du siècle, mais à l’époque Ferrari passait du temps à développer des moteurs et des châssis et le reste était livré en « bonus ». La finition intérieure n’est pas mal du tout, le cuir très agréable à regarder et oui je sais, les ajustements ne sont pas références en la matière et les commodos sont les mêmes que sur une Fiat …blablabla…, mais qu’importe c’est justement ça le mythe Ferrari. En résumé, elle fonctionne aussi bien que je peux l’espérer et il n’est pas nécessaire de partir avec sa carte de transport en commun à chaque sortie « au cas où », comme on l’entend parfois dans la rue.

     

    Franck : Peux-tu nous parler des coûts induits par l’utilisation d’une Ferrari 456 GT ?

     

    Mickaël : Mais avec plaisir. Pour une Ferrari, elle ne fait pas partie des plus onéreuses. Certes l’on met plus d’huile et de bougies dans un V12 que dans un V8, mais celui-ci étant en position avant avec une bonne accessibilité, les interventions sont simples et ne nécessitent pas la dépose du moteur. En conséquence, une révision annuelle chez un spécialiste tourne vers les 800€. Les courroies doivent être faites tous les 3-4 ans et l’intervention est proche des 1200€. Côté assurance, le budget est contenu et il faut compter un peu moins de 900€ par an.

     

    Enfin, l’essence est un poste de dépense non négligeable. Le V12 n’engloutit que rarement moins de 15L/100km et il faut même souvent compter plus près des 20L/100km en utilisation mixte. Cependant le réservoir de 110L permet une autonomie relativement bonne ce qui est appréciable sur les longs parcours. Les pneumatiques ayant des dimensions particulières, très peu de marques les proposent ce qui fait naturellement monter les prix. Il faudra provisionner 1500€ pour changer les 4 pneus, montage compris. Pour les frais plus occasionnels, comptez 2000€ le jeu d’amortisseurs et 2500€ le remplacement de l’embrayage, mais ceci n’arrive pas tous les jours.

     

    Ferrari-456-GT-Side.jpg

     

    Franck : Quels conseils donnerais-tu à une personne souhaitant acheter une Ferrari 456 GT ?

     

    Mickaël : Je pense qu’il n’y a pas de différence dans la démarche par rapport à une autre Ferrari. La 456 étant une auto fiable, il n’y a pas de risque majeur pour peu que la traçabilité du modèle soit sans accroc et que l’on fasse un bon essai sur route. Le V12 étant un bloc solide, il ne faudra pas être rebuté par les voitures un peu kilométrées (obsession récurrente chez les acheteurs de Ferrari), mais bien privilégier l’état et l’historique.

     

    Mais le premier pas est surtout de savoir ce que l’on achète. Il faut donc passer par une étape de documentation intense et se forger une idée de la qualité du marché de l’occasion en allant voir dans un laps de temps assez rapproché différents modèles. Inutile selon moi de chercher l’auto « zéro-défaut » car elle n’existe pas. L’idée est bien de trouver un bel exemplaire qui saura être fiable et utilisable tout en procurant beaucoup de plaisir. Ensuite, si l’on sent que le courant passe avec un modèle, je conseille de passer à l’achat sans plus tarder, sous peine de ne jamais concrétiser son rêve.

     

    Merci Mickaël pour tous ces conseils et informations ! Je ne sais pas pour vous mais moi j’ai appris beaucoup sur la Ferrari 456 GT. Et vous, qu'est-ce-qui vous a le plus marqué à la lecture de cette discussion ? Quelles autres questions aimeriez-vous poser à Mickaël ? Possédez-vous une Ferrari 456 et quelles conseils supplémentaires pourriez-vous apporter ?

    Crédit photo : SCLudo

     

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    Modifié par Franck

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    Merci pour ton article !

    Même si je conseil une GTm, ta GT est TRES belle !!

    Je n'ai pas osé commencé par un V12, bravo à toi ;-)

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    Merci Mickaël pour cet article intéressant et aux nombreux commentaires qui prouvent que la Ferrari 456 est un classique très apprécié.

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    @Tifosi : Merci pour ton message. Dans mon cas, je préfère la ligne d'une GT, donc voilà la raison du choix d'une "non M"

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    Invité Polystrate

    Posté(e)

    Mais qu'elle est belle, qu'elle est belle...

    Merci de nous faire partager ce précieux retour d'experience.

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    Invité Alexandre

    Posté(e)

    Très bien ce retour et si je devais ajouter quelque chose, pourquoi une 456GT par rapport à une MGT (modificata)?

    Le combo de couleurs est splendide, les photos sont jolies.

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    @Alexandre : simplement une question de gout.

    J'adore la ligne de la GT (les ouies sur le capot, le volant sans airbag, la console avec les 5 manos, ..) qui colle beaucoup plus au style de la voiture (et à son époque de sortie) que la M de mon point de vue. Je sais que tout le monde ne partage pas cet avis, de même que le souhait d'avoir une voiture sans aide à la conduite (juste un ABS déconnectable sur la mienne).

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    Invité Johan (EAP)

    Posté(e)

    Merci pour ce sujet très intéressant comme d'habitude!

    Cela donne envie de franchir le pas avec cette "familiale" qu'est la 456 ! Sacrée ligne et avec un V12 que demandez de plus !

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    Il est certain que la Ferrari 456 est un classique tout en gardant encore des aspects modernes indispensables pour une familiale. Peut-être la prochaine ?

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    Invité Johan (EAP)

    Posté(e)

    Je rentre pas dedans lol...je serai obligé de prendre une 612 ou FF lol

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    Tres bel article qui donne envie de rouler avec cette auto

    Que de bonheur !!!!!!!!

    CH

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