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Stradale56 (kani56)

Lamborghini Huracan STO

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Stradale56 (kani56)

Superbe cette couleur!

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Oliv
Il y a 5 heures, spdk 90 a dit :

 Enfin ..une dinguerie 

IMG-20230610-WA0044.jpg


Oufff, ça claque. J’adore 🥰

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Artifils

En pèlerinage avec le fin du fin…

 

A l’occasion des 60 ans de Lamborghini, Sport Auto a effectué un pèlerinage avec le fin du fin en matière de sportivité, l’Huracan STO, depuis la côte d’Azur jusqu’à Sant’Agata bolognese, en passant par le chemin des écoliers. Récit d’un essai pas comme les autres.

 

Point de départ : Cannes. De là, retour au bercail pour notre Huracán, à Sant’Agata, dans la banlieue de Bologne, à plus de 700 km détours compris – merci Greg !

Une chevauchée entre mer et montagne, de la douceur du littoral aux derniers flocons de la saison. Un périple à l’image de cette STO aux personnalités multiples.

Son allure en dit déjà beaucoup, mais son appellation encore plus : ST pour Super Trofeo, une manière de rappeler, à qui ne l’avait toujours pas compris, sa parenté technique avec la Squadra Corse (championnat monomarque et Huracán GT3), et O pour Omologata.

 

Pas besoin d’avoir fait LV3 italien : cette Huracán s’est éclipsée du paddock pour venir terrasser tout ce qui roule. Sur la Croisette, c’est la déception. Hors période estivale, il n’y a pas un chat, pas un cheval cabré auquel se confronter. Le littoral éventré par d’importants travaux nous prive même du cliché attendu devant le Carlton. On repassera, d’autant plus que le bourdon de la bouillante STO n’a pas l’air d’éveiller la sympathie des badauds.

 

On remonte sur l’A8, direction l’est vers la frontière italienne. Une autoroute dont les viaducs multiples enlacent les falaises, plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la mer. Le spectacle flatte la rétine, et les longs tunnels qui transpercent la montagne y ajoutent une bande-son d’enfer. On s’y engouffre bien évidemment toutes fenêtres baissées, et on signale aux autres usagers notre arrivée fracassante. On laisse derrière nous Nice puis Menton, et la circulation devient plus rare. La tentation est trop grande. En claquant la pédale de droite sur le plancher, il m’a fallu une petite seconde pour comprendre que non, l’Huracán ne vient pas de m’exploser entre les mains. Tout va même plutôt bien.

 

Le V10 atmosphérique 5.2, catapulté dans les tours par la transmission qui a brutalement tombé 4 rapports, lâche une déflagration à en déclencher des acouphènes. S’ensuit un hurlement presque effrayant, grandissant et interminable jusqu’à venir talocher le rupteur perché à 9 000 tr/mn. Alors oui, certaines autos vous enfoncent les yeux encore plus loin dans leurs orbites à la moindre accélération. Mais primo, elles ont la fâcheuse habitude d’avoir les doigts dans la prise, et deuzio, aucune ne le fait en vous giflant les tympans avec une telle grâce. Derrière moi, l’orchestre philharmonique est en pleine représentation, et c’est moi le chef. Pas de baguette, mais une pédale de droite dont la moindre inclinaison déclenche une richesse et une dimension sonores dignes de la cinquième symphonie de Beethoven. Ça vous prend aux tripes, avec une justesse remarquable et une intensité rarissime. Même la cousine Audi R8 GT, pareillement motorisée, ne crie pas avec cette rage. Plus on essaie, plus on y prend goût. Et, par bonheur pour nous, l’autoroute est truffée de péages. Des haltes fatalement suivies de départs façon F1. Et à force de faire joujou, on ne se rend même pas compte que nous sommes déjà en Italie.

 

La grouillante et colorée Vintimille nous ouvre ses portes. Heureusement, on évite le très populaire marché des contrefaçons qui sature habituellement la circulation (attention, marchandise interdite en France !). Même sur ses terres natales, l’accueil est enthousiaste pour notre Huracán STO, qui hypnotisera tous ceux qu’on croise jusqu’à la fin du voyage. Mais assez pavané. De la charmante Bordighera, on tourne le dos à la Méditerranée pour s’enfoncer dans les terres. On prend de la hauteur par la SP64, en plongeant dans la Ligurie profonde, où s’ancrent les contreforts des Alpes. Pignoi San Rocco, puis Dolceacqua en direction de Pigna, joyau du Moyen Âge, planté sur sa falaise tel un bouquet garni dans une verdure omniprésente. Sur cette portion, encore généreusement empruntée, la STO joue la docile. Commandes progressives, transmission aussi fluide qu’une bonne DSG montée dans une Golf : en mode STO, cette Huracán ferait presque un bon « daily ». Jusqu’au premier nid-depoule croisé…

La mandale est sèche, brutale et bruyante. Pour une telle monture, un typage si raide fait sens. Mais impossible de ne pas craindre le pire sur un trajet comme celui-ci – on y reviendra. Passé Isolabona, la route est à nous. Heureusement, l’enrobé est frais, de quoi hausser le rythme sans serrer les fesses.

 

Par rapport à une Performante, déjà passée par la case régime, la STO s’est encore délestée de 43 kg. Sa carrosserie est composée à 75 % de fibres de carbone, et son modelage est unique. Toute la partie avant est d’un seul tenant, regroupant capot, bouclier et ailes sous l’appellation Cofango (comme la Miura). Un travail qui permet de gagner du poids, de peaufiner l’aérodynamisme (direction du flux d’air hors des passages de roue, refroidissement des freins) et de faciliter l’accès aux entrailles lors des roulages sur circuit. Mais ce n’est pas tout : pare-brise aminci et allégé de 20 %, jantes en magnésium, usage intensif du carbone à bord (même pour les tapis de sol !)… Avec seulement 1 339 kg revendiqués à sec, l’exercice est une formalité pour les 640 ch et 57,6 mkg de couple (à 6 500 tr/mn).

 

Mais sur ces petites routes, ce n’est évidemment pas la puissance, formidablement exploitée, qui sidère, mais la manière dont cette Huracán vous met en prise avec le monde extérieur. Les pif-paf s’enchaînent, suivis d’épingles qui vous sautent au visage. Ne craignez pas d’être en retard sur vos impulsions au volant, l’Huracán STO braque avant que vous ayez eu le temps de dire ouf. Sa direction est plus directe et se débarrasse surtout de la démultiplication variable de l’Huracán Evo (qui facilite la vie lors d’une conduite plus olé olé). Un rapport fixe qui augmente la précision de placement du train avant, au millimètre près. Avec la STO, on sait où on va, ce qu’il se passe et comment gérer la situation, ce qui déclenche à son volant un sentiment de confiance inhabituel pour une supersportive de sa trempe. D’autant plus que toute la hargne est envoyée à l’arrière, sur un essieu capable de braquer jusqu’à 6° pour la faire tournoyer comme une girouette. Et plus le rythme s’accélère, plus l’envie irrépressible de passer plus vite gagne du terrain, exacerbée par les performances, la sonorité et la célérité de la transmission robotisée, qui bat un tempo irréprochable. On a beau la provoquer, la STO demeure impassible. L’inertie ? Connaît pas Le surbraquage ? Même pas peur. Reste un ESP étonnamment tatillon en sortie de virage, surtout pour cette sportive au grip phénoménal. La pause photo suivante apportera des réponses. Notre STO est équipée de pneus hiver Pirelli Winter Sottozero 3 (245/30 à l’avant, 305/30 à l’arrière), ce qui s’avérera une aubaine pour la suite des aventures.

 

Passé ce premier exercice plutôt concluant, la route se poursuit et forme un grand arc de cercle à la frontière de la Ligurie et du Piémont. On finira par rejoindre la côte, mais passage préalable par le col de San Bernardo pour admirer la vue depuis le banc géant #205. The Big Bench, c’est un projet communautaire lancé et soutenu par Chris Bangle ! L’ancien designer automobile, installé dans le Nord de l’Italie, a construit un premier banc géant (2 m de haut, 4 m de large) pour contempler le paysage. Un projet qui a fait des émules, puisque plusieurs centaines de bancs ont depuis vu le jour. Fin de la parenthèse.

 

En grimpant toujours plus haut au cœur du Piémont, on ne s’attendait pas en revanche à trouver de la neige fin mars. Serein grâce aux enveloppes adaptées de notre STO, on dépasse quelques touristes coincés et médusés de nous voir poursuivre l’ascension. L’occasion est trop belle pour ne pas accorder une danse à la sublime italienne. Si cette pistarde pur jus sera impossible à contraindre sur notre trajet, cette virée à la montagne aura au moins été l’opportunité de mettre en exergue son équilibre remarquable. Elle répond illico, sans une once de paresse et avec une belle progressivité à la moindre sollicitation. Et nul besoin de prendre des risques inconsidérés pour absolument tout ressentir à bord de cette Huracán sans filtre. Son bloc atmosphérique permet par ailleurs une précision chirurgicale dans l’envoi des gaz.

Bref, une petite récréation divertissante mais ô combien didactique ! Retour sur la côte, à La Spezia, au sud de Gênes. Un point de départ idéal pour aller admirer les Cinq Terres, ces villages typiques de la région, hautement colorés et suspendus aux falaises qui plongent dans la mer.

 

Impossible de s’y rendre en voiture, alors pour notre photo souvenir, ce sera à Porto Venere, qui a un petit parfum de Portofino, le Saint-Tropez italien. Mais pas le temps de lambiner. La route est encore longue jusqu’à Sant’Agata, et notre envie de prolonger le plaisir brutal à bord de cette Huracán STO semble intacte. En route vers le nord, donc, à travers le parc national de l’Apennin tosco-émilien. Les sommets alentour grimpent à plus de 2 000 m, et le tout est gorgé de lacs de haute montagne et de prairies. Les routes sont plus larges et laissent davantage de possibilités à notre Lamborghini pour exprimer le fond de sa pensée. La santé du V10 n’a encore une fois d’égale que son timbre, caverneux, et qui résonne haut et fort jusque de l’autre côté de la falaise. Nul besoin d’annoncer mon arrivée quand Greg se poste au bord de la route pour capturer l’instant. Ça prend déjà une autre dimension dès 5 000 tr/mn, mais l’ascension jusqu’au rupteur a de quoi mettre en transe. Je bascule en mode Trofeo. Non pas que la configuration STO soit trop timide pour le contexte, mais uniquement pour avoir la mainmise, par les palettes au volant, sur la transmission, aussi indulgente pour descendre un rapport quel que soit le régime qu’expéditive pour passer celui du dessus.

 

Le terrain de jeu paraît idéal pour nous, pauvres voyageurs privés de circuit. Mais la traversée du jour s’annonce rude. Le revêtement devient subitement très inégal, criblé de nids-de-poule par endroits et de raccords mal ébavurés. De quoi craindre un désordre général dans le comportement de la STO, elle qui s’était jusqu’à présent montrée irréprochable. Effectivement, le plus petit gravillon s’incruste dans le postérieur, et notre corps tout entier semble lui aussi devoir absorber la moindre compression. Mais qu’on ne s’y trompe pas : la rigueur de l’amortissement de cette Huracán STO, même sur une surface si esquintée, est remarquable. Elle réemploie la technologie MagneRide 2.0, capable de faire évoluer en quelques millisecondes la viscosité de l’huile à l’intérieur du tube grâce à la présence de minuscules particules métalliques. De quoi adapter en permanence les besoins de maintien de caisse et de verrouiller de manière autoritaire le voyage de la suspension, tout en développant un fort pouvoir d’absorption. Peu importe la nature de l’obstacle, la STO l’aspire (et nous aussi) et conserve une droiture imperturbable, même en appui. Un tuning idéal qui permet de favoriser également la motricité, très rarement prise en défaut sur une route quelque peu humide. Une fois les limites d’adhérence appréhendées, la confiance regagne l’habitacle. Pour tempérer cette fougue, le freinage fournit un travail colossal. Doté de la technologie CCM-R, le système Brembo est à mille lieues d’approcher ici ses limites.

 

En utilisation piste, il profite déjà d’une résistance à la chaleur nettement supérieure, en comparaison avec des carbone-céramique classiques. Lors de cette traversée, il dévoile surtout un ressenti à la pédale remarquable et un dosage aussi précis que naturel. Bref, un excellent travail. A la fin de chaque décélération, le V10 vous recrache toute sa hargne, la transmission vous met une torgnole à chaque passage de rapport, pendant que vous subissez, plus qu’elle, les aspérités de la route. L’Huracán STO, c’est un peu cette ex toxique dont on a eu du mal à se passer. Elle fait souffrir vos vertèbres et sait vous pomper toute votre énergie, mais on en redemande. C’est qu’elle a cette sournoise manière de tout vous dire, sans filtre, mais avec une adresse implacable. Une personnalité aussi flamboyante que son allure.

 

Presque dix ans de production et une fin de carrière en apothéose. Lamborghini a multiplié les versions plus extrêmes pour l’Huracán. Mais rien n’indiquait que la marque pousserait le vice encore plus loin. Son V10 d’anthologie trouve place dans un châssis peaufiné dans le moindre détail. La STO est une éclatante démonstration de savoir-faire de la part de Lamborghini, signant là une sportive qui restera dans les mémoires. Flamboyante mais jamais excessive, sensationnelle tout en faisant preuve d’une rigueur remarquable.

 

Moteur : V10 atmosphérique à 90°, 40 S

Cylindrée : 5 204 cm3

Puissance maxi : 640 ch à 8 000 tr/mn

Couple maxi : 57,6 mkg à 6 500 tr/mn

Transmission : roues AR, 7 rapports à double embrayage

Antipatinage/autobloquant : de série déconnectable/de série + Torque Vectoring

Poids annoncé : 1 339 kg à sec

Rapport poids/puissance : 2,1 kg/ch

L – l – h : 4 547 – 1 945 – 1 220 mm

Empattement : 2 620 mm

Pneus AV & AR : 245/30 & 305/30 R 20 (Pirelli Winter Sottozero 3 sur notre modèle d’essai) Réservoir : 80 l

Prix de base : 299 295 €

Prix des options/malus : 50 000 /50 000 €

Prix du modèle essayé : 399 295 € (malus compris)

V. max. : 310 km/h

0 à 100 km/h : 3”0

https://sportauto.autojournal.fr/essai/lamborghini-huracan-sto-essai-test-402095.html#item=1

 

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Oliv
Le 12/04/2023 à 21:03, Enzdbl a dit :

Sincèrement, bon rétablissement.

J'ai eu un truc dans le même genre il y a assez longtemps. Ca prend du temps, mais tu t'en remettras.

Quand tu sera remis, Enzodiablo se fera un plaisir de t'inviter au Lido sur les plages du Mourillon.

Bon courage. Tu profiteras encore de tes jouets après.

Petite aparté, je ne pense pas avoir répondu à ton message car je ne l’ai pas vu. Je te remercie en tout cas. Je ne savais pas que ru étais du secteur toulonnais. 👍🏻. On se connaît peut-être ? 

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Enzdbl
Il y a 5 heures, Oliv a dit :

Petite aparté, je ne pense pas avoir répondu à ton message car je ne l’ai pas vu. Je te remercie en tout cas. Je ne savais pas que ru étais du secteur toulonnais. 👍🏻. On se connaît peut-être ? 

Merci de ta réponse.

Nous avons un peu d'immobilier sur le Mourillon, à deux pas du Fort Saint Louis, mais ne venons qu'occasionnellement dans la région.

J'espère que tu te remets bien et que tu pourras profiter de tes jouets. Nous avons quelques points en commun.

Au plaisir de te rencontrer au Lido ou ailleurs.

Bien à toi.

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cheki
Il y a 8 heures, Oliv a dit :

Petite aparté, je ne pense pas avoir répondu à ton message car je ne l’ai pas vu. Je te remercie en tout cas. Je ne savais pas que ru étais du secteur toulonnais. 👍🏻. On se connaît peut-être ? 

Bien sûr, il s'agit de ton ancien grand ami @enzodiablo, vous avez eu des "mots" tous les deux il y a quelques années.

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Enzdbl
il y a 27 minutes, cheki a dit :

Bien sûr, il s'agit de ton ancien grand ami @enzodiablo, vous avez eu des "mots" tous les deux il y a quelques années.

Absolument ! J'ai toujours été un peu "turbulent", mais mon message pour Oliv était très sincère.

Ne jamais tout prendre au premier degré ! Et toujours prendre des tribuns à sa hauteur. Sinon ne surtout pas répondre. 

Quelques membres du forum me connaissent dans la vraie vie et ne semblent pas s'en plaindre.

J'ai d'ailleurs repris un pseudo facilement identifiable lorsque je me suis réinscrit sur le forum, que je fréquente de temps en temps en sous-marin, mais aussi parfois en immersion périscopique.

Et ceux qui veulent  en savoir plus sur moi n'ont qu'a consulter certaines publications récentes consacrées à la marque.

Bonne continuation à tous. Forza Ferrari... et Lamborghini, car pratiquement tous les propriétaires de Lambo sont passés par le Cheval Cabré.

 

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Oliv

Salut les amis, pour ceux qui veulent ecouter le vrai son d’une STO, visionnez cette vidéo dont le titre est évidemment pour faire le Buzz et GMK le dit à la fin de video, il pense évidemment l’opposé. SON DE MALADE. Je regrette deja de l’avoir vendue à cause de ce fichu accident de la vie courante. 
 

 

 

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nounou
Le 27/07/2023 à 16:55, Artifils a dit :

En pèlerinage avec le fin du fin…

 

A l’occasion des 60 ans de Lamborghini, Sport Auto a effectué un pèlerinage avec le fin du fin en matière de sportivité, l’Huracan STO, depuis la côte d’Azur jusqu’à Sant’Agata bolognese, en passant par le chemin des écoliers. Récit d’un essai pas comme les autres.

 

Point de départ : Cannes. De là, retour au bercail pour notre Huracán, à Sant’Agata, dans la banlieue de Bologne, à plus de 700 km détours compris – merci Greg !

Une chevauchée entre mer et montagne, de la douceur du littoral aux derniers flocons de la saison. Un périple à l’image de cette STO aux personnalités multiples.

Son allure en dit déjà beaucoup, mais son appellation encore plus : ST pour Super Trofeo, une manière de rappeler, à qui ne l’avait toujours pas compris, sa parenté technique avec la Squadra Corse (championnat monomarque et Huracán GT3), et O pour Omologata.

 

Pas besoin d’avoir fait LV3 italien : cette Huracán s’est éclipsée du paddock pour venir terrasser tout ce qui roule. Sur la Croisette, c’est la déception. Hors période estivale, il n’y a pas un chat, pas un cheval cabré auquel se confronter. Le littoral éventré par d’importants travaux nous prive même du cliché attendu devant le Carlton. On repassera, d’autant plus que le bourdon de la bouillante STO n’a pas l’air d’éveiller la sympathie des badauds.

 

On remonte sur l’A8, direction l’est vers la frontière italienne. Une autoroute dont les viaducs multiples enlacent les falaises, plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la mer. Le spectacle flatte la rétine, et les longs tunnels qui transpercent la montagne y ajoutent une bande-son d’enfer. On s’y engouffre bien évidemment toutes fenêtres baissées, et on signale aux autres usagers notre arrivée fracassante. On laisse derrière nous Nice puis Menton, et la circulation devient plus rare. La tentation est trop grande. En claquant la pédale de droite sur le plancher, il m’a fallu une petite seconde pour comprendre que non, l’Huracán ne vient pas de m’exploser entre les mains. Tout va même plutôt bien.

 

Le V10 atmosphérique 5.2, catapulté dans les tours par la transmission qui a brutalement tombé 4 rapports, lâche une déflagration à en déclencher des acouphènes. S’ensuit un hurlement presque effrayant, grandissant et interminable jusqu’à venir talocher le rupteur perché à 9 000 tr/mn. Alors oui, certaines autos vous enfoncent les yeux encore plus loin dans leurs orbites à la moindre accélération. Mais primo, elles ont la fâcheuse habitude d’avoir les doigts dans la prise, et deuzio, aucune ne le fait en vous giflant les tympans avec une telle grâce. Derrière moi, l’orchestre philharmonique est en pleine représentation, et c’est moi le chef. Pas de baguette, mais une pédale de droite dont la moindre inclinaison déclenche une richesse et une dimension sonores dignes de la cinquième symphonie de Beethoven. Ça vous prend aux tripes, avec une justesse remarquable et une intensité rarissime. Même la cousine Audi R8 GT, pareillement motorisée, ne crie pas avec cette rage. Plus on essaie, plus on y prend goût. Et, par bonheur pour nous, l’autoroute est truffée de péages. Des haltes fatalement suivies de départs façon F1. Et à force de faire joujou, on ne se rend même pas compte que nous sommes déjà en Italie.

 

La grouillante et colorée Vintimille nous ouvre ses portes. Heureusement, on évite le très populaire marché des contrefaçons qui sature habituellement la circulation (attention, marchandise interdite en France !). Même sur ses terres natales, l’accueil est enthousiaste pour notre Huracán STO, qui hypnotisera tous ceux qu’on croise jusqu’à la fin du voyage. Mais assez pavané. De la charmante Bordighera, on tourne le dos à la Méditerranée pour s’enfoncer dans les terres. On prend de la hauteur par la SP64, en plongeant dans la Ligurie profonde, où s’ancrent les contreforts des Alpes. Pignoi San Rocco, puis Dolceacqua en direction de Pigna, joyau du Moyen Âge, planté sur sa falaise tel un bouquet garni dans une verdure omniprésente. Sur cette portion, encore généreusement empruntée, la STO joue la docile. Commandes progressives, transmission aussi fluide qu’une bonne DSG montée dans une Golf : en mode STO, cette Huracán ferait presque un bon « daily ». Jusqu’au premier nid-depoule croisé…

La mandale est sèche, brutale et bruyante. Pour une telle monture, un typage si raide fait sens. Mais impossible de ne pas craindre le pire sur un trajet comme celui-ci – on y reviendra. Passé Isolabona, la route est à nous. Heureusement, l’enrobé est frais, de quoi hausser le rythme sans serrer les fesses.

 

Par rapport à une Performante, déjà passée par la case régime, la STO s’est encore délestée de 43 kg. Sa carrosserie est composée à 75 % de fibres de carbone, et son modelage est unique. Toute la partie avant est d’un seul tenant, regroupant capot, bouclier et ailes sous l’appellation Cofango (comme la Miura). Un travail qui permet de gagner du poids, de peaufiner l’aérodynamisme (direction du flux d’air hors des passages de roue, refroidissement des freins) et de faciliter l’accès aux entrailles lors des roulages sur circuit. Mais ce n’est pas tout : pare-brise aminci et allégé de 20 %, jantes en magnésium, usage intensif du carbone à bord (même pour les tapis de sol !)… Avec seulement 1 339 kg revendiqués à sec, l’exercice est une formalité pour les 640 ch et 57,6 mkg de couple (à 6 500 tr/mn).

 

Mais sur ces petites routes, ce n’est évidemment pas la puissance, formidablement exploitée, qui sidère, mais la manière dont cette Huracán vous met en prise avec le monde extérieur. Les pif-paf s’enchaînent, suivis d’épingles qui vous sautent au visage. Ne craignez pas d’être en retard sur vos impulsions au volant, l’Huracán STO braque avant que vous ayez eu le temps de dire ouf. Sa direction est plus directe et se débarrasse surtout de la démultiplication variable de l’Huracán Evo (qui facilite la vie lors d’une conduite plus olé olé). Un rapport fixe qui augmente la précision de placement du train avant, au millimètre près. Avec la STO, on sait où on va, ce qu’il se passe et comment gérer la situation, ce qui déclenche à son volant un sentiment de confiance inhabituel pour une supersportive de sa trempe. D’autant plus que toute la hargne est envoyée à l’arrière, sur un essieu capable de braquer jusqu’à 6° pour la faire tournoyer comme une girouette. Et plus le rythme s’accélère, plus l’envie irrépressible de passer plus vite gagne du terrain, exacerbée par les performances, la sonorité et la célérité de la transmission robotisée, qui bat un tempo irréprochable. On a beau la provoquer, la STO demeure impassible. L’inertie ? Connaît pas Le surbraquage ? Même pas peur. Reste un ESP étonnamment tatillon en sortie de virage, surtout pour cette sportive au grip phénoménal. La pause photo suivante apportera des réponses. Notre STO est équipée de pneus hiver Pirelli Winter Sottozero 3 (245/30 à l’avant, 305/30 à l’arrière), ce qui s’avérera une aubaine pour la suite des aventures.

 

Passé ce premier exercice plutôt concluant, la route se poursuit et forme un grand arc de cercle à la frontière de la Ligurie et du Piémont. On finira par rejoindre la côte, mais passage préalable par le col de San Bernardo pour admirer la vue depuis le banc géant #205. The Big Bench, c’est un projet communautaire lancé et soutenu par Chris Bangle ! L’ancien designer automobile, installé dans le Nord de l’Italie, a construit un premier banc géant (2 m de haut, 4 m de large) pour contempler le paysage. Un projet qui a fait des émules, puisque plusieurs centaines de bancs ont depuis vu le jour. Fin de la parenthèse.

 

En grimpant toujours plus haut au cœur du Piémont, on ne s’attendait pas en revanche à trouver de la neige fin mars. Serein grâce aux enveloppes adaptées de notre STO, on dépasse quelques touristes coincés et médusés de nous voir poursuivre l’ascension. L’occasion est trop belle pour ne pas accorder une danse à la sublime italienne. Si cette pistarde pur jus sera impossible à contraindre sur notre trajet, cette virée à la montagne aura au moins été l’opportunité de mettre en exergue son équilibre remarquable. Elle répond illico, sans une once de paresse et avec une belle progressivité à la moindre sollicitation. Et nul besoin de prendre des risques inconsidérés pour absolument tout ressentir à bord de cette Huracán sans filtre. Son bloc atmosphérique permet par ailleurs une précision chirurgicale dans l’envoi des gaz.

Bref, une petite récréation divertissante mais ô combien didactique ! Retour sur la côte, à La Spezia, au sud de Gênes. Un point de départ idéal pour aller admirer les Cinq Terres, ces villages typiques de la région, hautement colorés et suspendus aux falaises qui plongent dans la mer.

 

Impossible de s’y rendre en voiture, alors pour notre photo souvenir, ce sera à Porto Venere, qui a un petit parfum de Portofino, le Saint-Tropez italien. Mais pas le temps de lambiner. La route est encore longue jusqu’à Sant’Agata, et notre envie de prolonger le plaisir brutal à bord de cette Huracán STO semble intacte. En route vers le nord, donc, à travers le parc national de l’Apennin tosco-émilien. Les sommets alentour grimpent à plus de 2 000 m, et le tout est gorgé de lacs de haute montagne et de prairies. Les routes sont plus larges et laissent davantage de possibilités à notre Lamborghini pour exprimer le fond de sa pensée. La santé du V10 n’a encore une fois d’égale que son timbre, caverneux, et qui résonne haut et fort jusque de l’autre côté de la falaise. Nul besoin d’annoncer mon arrivée quand Greg se poste au bord de la route pour capturer l’instant. Ça prend déjà une autre dimension dès 5 000 tr/mn, mais l’ascension jusqu’au rupteur a de quoi mettre en transe. Je bascule en mode Trofeo. Non pas que la configuration STO soit trop timide pour le contexte, mais uniquement pour avoir la mainmise, par les palettes au volant, sur la transmission, aussi indulgente pour descendre un rapport quel que soit le régime qu’expéditive pour passer celui du dessus.

 

Le terrain de jeu paraît idéal pour nous, pauvres voyageurs privés de circuit. Mais la traversée du jour s’annonce rude. Le revêtement devient subitement très inégal, criblé de nids-de-poule par endroits et de raccords mal ébavurés. De quoi craindre un désordre général dans le comportement de la STO, elle qui s’était jusqu’à présent montrée irréprochable. Effectivement, le plus petit gravillon s’incruste dans le postérieur, et notre corps tout entier semble lui aussi devoir absorber la moindre compression. Mais qu’on ne s’y trompe pas : la rigueur de l’amortissement de cette Huracán STO, même sur une surface si esquintée, est remarquable. Elle réemploie la technologie MagneRide 2.0, capable de faire évoluer en quelques millisecondes la viscosité de l’huile à l’intérieur du tube grâce à la présence de minuscules particules métalliques. De quoi adapter en permanence les besoins de maintien de caisse et de verrouiller de manière autoritaire le voyage de la suspension, tout en développant un fort pouvoir d’absorption. Peu importe la nature de l’obstacle, la STO l’aspire (et nous aussi) et conserve une droiture imperturbable, même en appui. Un tuning idéal qui permet de favoriser également la motricité, très rarement prise en défaut sur une route quelque peu humide. Une fois les limites d’adhérence appréhendées, la confiance regagne l’habitacle. Pour tempérer cette fougue, le freinage fournit un travail colossal. Doté de la technologie CCM-R, le système Brembo est à mille lieues d’approcher ici ses limites.

 

En utilisation piste, il profite déjà d’une résistance à la chaleur nettement supérieure, en comparaison avec des carbone-céramique classiques. Lors de cette traversée, il dévoile surtout un ressenti à la pédale remarquable et un dosage aussi précis que naturel. Bref, un excellent travail. A la fin de chaque décélération, le V10 vous recrache toute sa hargne, la transmission vous met une torgnole à chaque passage de rapport, pendant que vous subissez, plus qu’elle, les aspérités de la route. L’Huracán STO, c’est un peu cette ex toxique dont on a eu du mal à se passer. Elle fait souffrir vos vertèbres et sait vous pomper toute votre énergie, mais on en redemande. C’est qu’elle a cette sournoise manière de tout vous dire, sans filtre, mais avec une adresse implacable. Une personnalité aussi flamboyante que son allure.

 

Presque dix ans de production et une fin de carrière en apothéose. Lamborghini a multiplié les versions plus extrêmes pour l’Huracán. Mais rien n’indiquait que la marque pousserait le vice encore plus loin. Son V10 d’anthologie trouve place dans un châssis peaufiné dans le moindre détail. La STO est une éclatante démonstration de savoir-faire de la part de Lamborghini, signant là une sportive qui restera dans les mémoires. Flamboyante mais jamais excessive, sensationnelle tout en faisant preuve d’une rigueur remarquable.

 

Moteur : V10 atmosphérique à 90°, 40 S

Cylindrée : 5 204 cm3

Puissance maxi : 640 ch à 8 000 tr/mn

Couple maxi : 57,6 mkg à 6 500 tr/mn

Transmission : roues AR, 7 rapports à double embrayage

Antipatinage/autobloquant : de série déconnectable/de série + Torque Vectoring

Poids annoncé : 1 339 kg à sec

Rapport poids/puissance : 2,1 kg/ch

L – l – h : 4 547 – 1 945 – 1 220 mm

Empattement : 2 620 mm

Pneus AV & AR : 245/30 & 305/30 R 20 (Pirelli Winter Sottozero 3 sur notre modèle d’essai) Réservoir : 80 l

Prix de base : 299 295 €

Prix des options/malus : 50 000 /50 000 €

Prix du modèle essayé : 399 295 € (malus compris)

V. max. : 310 km/h

0 à 100 km/h : 3”0

https://sportauto.autojournal.fr/essai/lamborghini-huracan-sto-essai-test-402095.html#item=1

 

Basta!!! 🥰🥰🥰🥰🤣🤣🤣

Modifié par nounou
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Eric77->83
Il y a 3 heures, Oliv a dit :

Salut les amis, pour ceux qui veulent ecouter le vrai son d’une STO, visionnez cette vidéo dont le titre est évidemment pour faire le Buzz et GMK le dit à la fin de video, il pense évidemment l’opposé. SON DE MALADE. Je regrette deja de l’avoir vendue à cause de ce fichu accident de la vie courante. 
 

 

 

.

 

Tu vas reprendre ton pieds avec la prochaine, merde à toi pour la suite 😉


EX 360 Modena spider Rosso corsa /  Ex NISSAN GTR R35 NISMO/  Mclaren 570 spider /et performante spyder

 

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tifosi101

Thomas WorldSupercars avec Enrico Toretto Monaco 🏁🔥🇮🇹

 

  • Like 2

Nul homme ne possèdera complètement une Ferrari. Il en sera juste le gardien, pour les générations futures...

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OneDay

La STJ sera-t-elle plus radicale encore que la STO ?

 

A priori, oui. Mais pour seulement 10 heureux propriétaires - qui seront les 10 derniers acquéreurs du mythique V10

 

 

IMG_5074.jpeg

IMG_5073.jpeg

Modifié par OneDay

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Loucho57

A quand la STVJ limitée à 5 exemplaires ? Puis les STVJR limitées à 3 exemplaires ? Et la fameuses STVJRCESTDELARNAQUETOUTESCESSERIESLIMITEES en exemplaire unique ??? 🤣

  • Haha 2

"Never regret anything that makes you smile" James Dean

 

Ma page de présentation : http://www.ferrarista.fr/forum-ferrari/index.php/topic/5711-de-la-599-gtb-à-la-furie-scuderia/page-1

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tifosi101

Lucide @Loucho57 ! 🤣🤣👍

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Nul homme ne possèdera complètement une Ferrari. Il en sera juste le gardien, pour les générations futures...

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Loucho57
il y a 6 minutes, tifosi101 a dit :

Lucide @Loucho57 ! 🤣🤣👍

 

C'est surtout que je suis dégouté de ne pas avoir inventé ce concept commercial, je serais milliardaire aujourd'hui !

Les champions toute catégories sont quand même Porsche, une 911 depuis des dizaines d'année et des milliers de déclinaisons et séries spéciales 😄


"Never regret anything that makes you smile" James Dean

 

Ma page de présentation : http://www.ferrarista.fr/forum-ferrari/index.php/topic/5711-de-la-599-gtb-à-la-furie-scuderia/page-1

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citroevo

C’est poussé loin le concept ces séries à chaque fois plus exclusive…

 

Que pensent les propriétaires de STO qui pouvaient penser que leurs déclinaisons seraient la plus exclusive ?

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tifosi101

Il suffit peut-être de se convaincre que tant qu'il n'y a pas le "J" dans le nom, alors ce n'est pas la dernière. 

Trop prévisible les allemands 🤣

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Nul homme ne possèdera complètement une Ferrari. Il en sera juste le gardien, pour les générations futures...

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Calif38
Il y a 23 heures, Loucho57 a dit :

 

C'est surtout que je suis dégouté de ne pas avoir inventé ce concept commercial, je serais milliardaire aujourd'hui !

Les champions toute catégories sont quand même Porsche, une 911 depuis des dizaines d'année et des milliers de déclinaisons et séries spéciales 😄

Chaque 911 est parfaite et chaque nouvelle plus parfaite que la précédente 😄

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Calif38
Le 10/04/2024 à 13:44, Loucho57 a dit :

A quand la STVJ limitée à 5 exemplaires ? Puis les STVJR limitées à 3 exemplaires ? Et la fameuses STVJRCESTDELARNAQUETOUTESCESSERIESLIMITEES en exemplaire unique ??? 🤣

Une série Roland Garros à venir peut-être 🤭

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