Ferrari 365 R Tre Posti inspiratrice de Porsche ?

le 20 janvier

Bonjour,

J'aborde ici un sujet assez méconnu, reporté par Michel Thiriar, grand spécialiste Porsche (hé oui l'autre marque au cheval cabré - Normal puisqu'il s'agit du même symbole, à savoir celui de la ville de Stuttgart, ville au-dessus de laquelle l'as de guerre italien a abattu près d'une dizaines d'avions allemands lors de la 1ère guerre mondiale, d'où le fameux étalon repris sur son avion comme signe de son exploit et suggéré une dizaine d'année plus tard par la famille de l'aviateur disparu à Enzo, étant devenu ami de la famille / cf. dernière bibliographie complète, objet de discussion dans le Forum / livres).

Il semblerait que Ferdinand Piech, en personne, alors Directeur technique de chez Porsche aurait été favorablement impressionné par la Ferrari 365 P Tre_Posti (on le comprend). Il a dû avoir l'occasion de la voir en vrai, soit lors du Salon de Paris 1966 (#8971 en blanc), soit au salon de Turin en fin de la même année (#8815).

A cette époque, en pleine ascension, après les succès de son premier ''bébé'', la Carrera 6 ou 906, et ayant déjà en tête de faire de Porsche un vainqueur toute catégorie, il aurait, suite à cette révélation, commissionné une équipe rapprochée du bureau d'études sous sa direction pour étudier une remplaçante ''haut de gamme'' de la 911.

Si tôt me direz-vous ? Le fait est qu'il était d'un naturel très ambitieux (c'est peu de le dire, au vu de la suite de son parcours) et était jaloux du succès que l'on attribuait à son cousin, Ferdinand Alexander Porsche (dit ''Butzi''), fils de Ferry, qui, en plus de porter le nom du fondateur, leur grand-père commun, contrairement à lui, avait été à l'origine du design de la 901, finalement 911 (suite à réclamation de Peugeot, mais c'est une autre histoire).

Ferdinand Piech n'avait, avec son équipe, finalement développé ''que'' le moteur de cette voiture, le fameux flat 6.

Il rêvait donc de concevoir de A à Z sa propre voiture.

Toutefois, connaissant la prudence de son oncle, il aurait développé la voiture en question dans le plus grand des secrets, convaincu qu'une fois Porsche devenu Champion du Monde toute catégorie, il pourrait imposer son modèle, suite logique de la montée en puissance du constructeur.

Le cahier des charges était donc de développer une berlinette à trois places avec un 8 cylindres à plat (refroidi par air), d'une cylindrée de 3 litres, reprenant ainsi le retour d'expérience des futurs protos compétition à venir, 907, 908.

Logiquement, la voiture aurait dû être prête pour fin 1971 ou au plus tard 1972.

En parallèle, Piech réussissait son pari avec la quasi-victoire au Mans en 1969 et surtout le règne sans partage de la 917, ne laissant des miettes qu'aux concurrents, dont la sublime mais fragile (et surtout insuffisamment mise au point) 512 S (puis M).

Mais le programme 917 a coûté très cher, malgré le soutien de VW,, Piech dépensant sans compter avec près de 30 châssis différents - difficile d'imaginer une trentaine de 499 P en course -, et recourant à des matériaux certes très légers mais hors de prix : titane, mobdylène, ...

Qui plus est, Piech s'était senti omnipotent, au point de faire ombrage à son oncle et de mettre hors-jeu son cousin.

Toujours est-il que Ferry Porsche, en concertation avec sa soeur, Louise Piech, mère de Ferdinand a décidé fin 71 d'exclure tout membre de la famille de la Direction exécutive.

Le projet de berlinette 3 places a donc pris fin avec le départ de son initiateur.

Ce n'est seulement qu'une fois Piech parti que Ferry a découvert l'existence de ce projet. Et pour lui, aucune question de le faire aboutir, Porsche n'ayant pas les moyens financiers et la 911 étant par ailleurs en plein essor.

Il aurait donc ordonné que tout document (plan, rapport...) et maquette / proto soient détruits. Il n'en reste donc aucune trace malheureusement.

Et ce n'est qu'après le décès de Ferry, à la fin des années 90, qu'un membre de l'équipe secrète, alors en retraite, aurait fait fuité l'existence de ce projet.

Mais la direction Porsche a bien sûr démenti. Quant à Piech, il n'en a jamais fait mention par la suite.

Ceci dit, du côté de chez Ferrari, Enzo n'y a également pas donné de suite favorable, bien plus préoccupé de répondre au ''déshonneur'' que lui avait infligé Ford, et selon le fameux adage, les ''boeufs devant tirer la charrue'' et non l'inverse, du moins en matière de voiture de tourisme. Qui plus est, avec 380 ch pour à peine plus d'une tonne, et un équilibre des masses plus favorable, cette sublime voiture aurait certainement pu faire de l'ombre à la future 365 GTB/4 en cours de développement. Même si elle aurait pu être vendu en parallèle en petite série, à l'instar des 400 Super America, 500 Superfast et autre 365 California.

Il n'en reste pas moins vrai, qu'après les magnifiques prototypes Dino, il s'agit encore d'une merveille signée Sergio Pininfarina.

Si tant est qu'un de ces deux modèles étaient mises en vente, il atteindrait des sommets, au delà de la vingtaine, voire trentaine de millions d'euros.

Au plaisir de vous lire si vous avez plus d'informations sur le sujet et/ou avez eu la chance de croiser l'une de ces deux voitures (à moins de me tromper, je ne pense pas qu'aucun membre en soit l'heureux possesseur, la 8971 appartenant à Roberto Quiroz, collectionneur Texan et la 8815 étant aux dernières nouvelles aux mains d'un collectionneur Hongkongais).