330 & 365 GTC : des Grands Tourismes de Caractère

le 15 mai

Bonjour à toutes et à tous,

Après avoir traité la belle brochette des 275-330 & 365 GTS (idéal en ce beau temps printanier :)), penchons-nous sur leur alter-ego en version coupé.

Un mot déjà sur la ligne dont le traitement du pavillon avec ses larges surfaces vitrées, la pente de la large lunette arrière venant mourir sur la poupe inclinée, accentuant d'autant l'effet fast-back / version S, l'auto semblant encore mieux campée surses 4 pneux bien à l'écart de l'habitacle.

Il est indéniable que la GTC a gagné en virilité ce qu'elle a perdu en ''gracilité'' / GTS.

De fait, dans l'esprit des clients Ferraristes, rien d'étonnant à ce que les GTC aient connu un bien plus net succès commercial.

La 330 GTS a ainsi été fabriquées à 600 exemplaires.

Le premier (#6431GT) correspondait à un ''ballon d'essai'' pplus qu'un à un proto proprement fit. La carrosserie (dans un classique mais si seyant rosso) était effectivement celle définitive (telle que l'a habilement reproduite CMR) mais le moteur était celui de la GTS.

Cette ''275 GTS'' arrivait ainsi en cette fin d'année 1964 en pleine confrontation avec une 275 GTB, certes plus ''rude'' mais avec un moteur double-arbre (en attendant la prochaine mouture du 2x2) offrant une bonne quarantaine, voire cinquantaine de chevaux, une quasi centaine de kilos en moins et un habitacle à peine moins accueillant.

Dèslors, chez Ferrari et Pininfarina, il fut décidé de changer de fusil d'épaule, ou plus exactement de passer directement au braquet supérieur. 15 bons moins se déroulèrent donc suite à la présentation die la "275 GTC" avant la première mise sur le marché de la 1^ère 330 GTC, en l'occurrence dans une belle livrée blu azzuro pour le salon de Genève 66, se déroulant généralement lors de la 1^ère quinzaine de mars.

Ici, il n'est également pas question de détailler chacune des 600 voitures mais au delà du bilan global de revenir sur certaines transformations intéressantes avec des choix esthétiques marquants.

Et plus précisément sur sept voitures (soit au final un taux d'à peine 1,2% avec néanmoins une impression plus marquée de par le caractère fort des modifications apportées)

- La première est la #8727 caractérisée par phares additionnels du type pop-up diving (se dissimulant en cas de non sollicitation). Tout d'abord propriété de la famille Pininfarina, elle trouva acheteur(s) aux US où elle séjourne toujours. Elle a été récemment (en août dernier) proposée à $1,3 millions soit un peu plus de 1,1 millions d'€).

- La seconde est la #9107, une originale mais discutable, je reconnais, transfo rétro évoquant les premières 125 & 166 Corsa, propriétaire du propre transformateur qui plus tard répétera le thème de la Beach car sur la base d'une 365 GTC/4 (#16017)

- La troisième est la #9439 destinée à une très grande amie et admiratrice des Ferrari et Pininfarina, à savoir Liliane de Rhéty, épouse de Léopold III, roi de Belgique, autre grand Tifosi et collectionneur averti de la première heure. Cette voiture ne pouvait que tomber entre les mains d'un (très) grand collectionneur éclairé. Ce fut et c'est toujours en l'occurrence entre celles de Brandon Wang,

....

A suivre (faute de place /photos)

le 15 mai

(Suite & fin)

- La quatrième (#9653) ainsi que la cinquième (#10107) et la sixième (#10241) s'inspirent directement voire entièrement de l'originale #9439 Liliane de Réthy, la #10107 se distinguant pas sa teinte ébène intérieur noir,

- la septième et dernière (#10659GT) étant une révision complète de la voiture selon les volumes cunéiformes en plein essor signé par un grand nom Zagato qui semble s'être inspiré ici de Vasarely

A ces 7 transformations, il faut ajouter la #10581 qui adopte un moteur de 365 GTC et la #10623 reconverti en spyder 330 GTS.

Avant de terminer, je voudrais mettre en lumière deux teintes très caractéristiques de cette période et qui gagneraient à revenir sur les feux de la rampe, à savoir le Nocciola Metallizato et l'Oro Chiaro (littéralement Noisette métallisé et Or clair) - voir quelques beaux exemplaires.

le 15 mai

(Suite & fin)

Quelques autres exemples d'Oro & Nociola, que BBR a d'ailleurs bien reproduit sur qq modèles contemporains : 500 SF, 365 Calif au autre 275 GTB/4

le 16 mai

Suite / illustration de deux autres Nocciola et Oro Chiaro made by BBR.

Pour la dernière, les connaisseurs auront reconnu la dernière Superfast de la série I avec conduite à droite, achetée par la ''panthère rose'' alias Peter Sellers, un grand fan des Ferrari.

Pour revenir au 365 GTC, l'inventaire sera plus rapide avec 150 unités.

La voiture a été produite exactement pendant une année à l'orée des années 70, la première (#11823) étant sorti le 16 juillet 1968 des ateliers Pininfarina et la dernière (#12795) en juillet de l'année suivante à peu près au même moment où un certain Neil Amstrong faisait un petit pas pour l'homme mais un grand pour l'humanité.

Sur les 150 voitures, il n'y eut que deux transformations, deux conversions en version spyder (bien plus rares encore avec 20 unités - cf. post d'hier / GTS).

Et aucune destruction, ni d'échange moteur à ''déplorer''

La première #11823 dans sa belle livrée Grigio fumo intérieur crème est restée à sa sortie pendant un ans la propriété de Pininfarina, en tant que véhicule de démonstration en exposition à l'éntrée des ateliers de Grugliasco. Elle fut vendue ensuite à Vincenzo Gambino, riche romain. Elle est restée en Italie jusqu'en 1989, année à partir de laquelle Eric Schmidt, CEO de Google en a fait l'acquisition. La voiture coule donc des jours heureux en Californie.

(...) suite & fin à suivree.

le 16 mai

La première transformation (la #12181) a été commandité par Chinetti en tant que ''365 NART spyder'', l'idée étant d'en faire un spyder avec un avant caréné tout comme la très réussie 330 ''Liliane de Rhéty''

Entamé en 75, le projet ne fut achevé qu'en 87. Mais au vu du résultat avec les phares carénés et la vaste ouïe d'aération à l'arrière du passage de roue, on peut dire que le temps a bien fait son oeuvre. Je comparerai cette voiture à une 365 California compacte - je vous en laisse juge / 1^ères série de photos.

Pour ce qui est de la deuxième transformation (#12249), nous avons affaire à une conversion pure et ''simple'' d'une 365 GC en 365 TS, entreprise par une carrosserie anglaise dans le milieu des années 80. Si la tentation était grande à l'époque, de par l'espoir d'une plus-value au vu de la rareté du spyder / coupé, a posteriori, l'opération ne semble pas si judicieuse, la voiture, de par sa non authenticité, n'ayant aucune chance d'atteindre ne serait-ce que le tiers, voire le quart d'un vrai spyder, avoisinant les 4 millions d'euros et vlant quasiment deux fois moins que le coupé originel. Maintenant, le plaisir de conduite, cheveux au vent, au son du fabuleux V12 4 litres, au volant (Nardi), dans une ambiance cosy, faite de cuir et plaquage bois est exactement le même, et cela n'a pas de prix d'un point de vue bonheur.

Le dernier modèle (#12795), dans son rouge spécial (''Lipstick Coral red'' littéralement rouge à lèvre corail) a toujours été ''une bête de concours'' américaine, passant régulièrement de main en main au gré de riches collectionneurs. Elle a dernièrement frôlé le million de $ lors de sa vente par Bonham's.

Pour ma part, à partir d'un kit Provence Moulage, j'ai opté pour un marron glacé (plus par souci de diversité et trouvant cette teinte bien assortie au beige intérieur) et le hasard faisant bien les choses, il se trouvent qu'il s'agit exactement de la livrée de la #12713 ! 🙂

Voilà donc pour cette belle série de voitures (750 au total), mêlant pureté et originalité des lignes, le tout dans une compacité (4,35 m) loin des standards actuels et même des suivantes (une 365 GTC4, prochain sujet, mesure 20 cm de plus et une 365 GT 2+2 carrément 62 cm de plus et une 365GT/4 ou 400 45 cm de plus).

Avec ses 4,65m pour 1,97m de large, et sa poupe fastback, tout comme pour spider, c'est encore la Roma qui s'approche le plus de cette exquise oeuvre roulante.