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    Essai longue durée : les Ferrari Testarossa et 512 TR de Mika 348


    Mika 348

    La Ferrari Testarossa est un mythe, une icône des années 80. Objet d'une forte spéculation à la mort d'Enzo Ferrari, son poster ornait les murs de beaucoup de chambres de jeunes passionnés à l'époque. Jeunes passionnés qui la mettraient bien à l'échelle 1:1 dans leur garage aujourd'hui. Quel modèle de Ferrari Testarossa choisir ? A quoi vous attendre à son volant ? Quels sont les coûts d'entretien de cette Ferrari qui n'est plus toute jeune ? Le mieux est de demander à un propriétaire, et justement, @Mika 348 a possédé les deux modèles, la Ferrari Testarossa et la Ferrari 512 TR et peut donc vous parler de leurs différences.

     

    Ferrari-512-TR-Front.jpg

     

    @Franck Quel est ton parcours automobile et pourquoi avoir choisi cette Ferrari ? Quelle en est ton utilisation ? Depuis combien de temps ?

     

    @Mika 348 Ma première Ferrari fut une Ferrari 348 GTS en 2013. Puis la Ferrari F355 Berlinetta en 2014, que j’ai toujours. Puis en 2019, je vends ma Ferrari 348 pour la Ferrari Testarossa de 1991, donc avec 5 écrous et 2 rétroviseurs. La Ferrari 512 TR en 2020 est venue remplacer la Ferrari Testarossa de 1991. J’ai aussi une Austin Healey de 1962 que j’ai reconstruite en totalité. 3 ans et demi de travail ! 😓😉

     

    La Ferrari Testarossa, c’est d’abord sa ligne. Impressionnante. Et ensuite c’est son moteur. Un couple / un son . On a toujours la sensation qu’il ne force pas. Même à 7000 tr/min, on a l’impression qu’il est facile, sans forcer, qu’il lui reste une marge énorme encore.

     

    Mon utilisation est 100% tournée sur des sorties du week-end, mode balade, plaisir. Un moment privilégié qui me fait tout oublier l’espace de trente minutes, une journée, un week-end.

     

    Ferrari-F355-Side.jpg

     

    @Franck Quels étaient tes critères d’achat pour cette Ferrari et comment as-tu trouvé cet exemplaire ?

     

    @Mika 348 Pour la Ferrari Testarossa, c’était  avec un suivi, un historique. Cela ne me pose pas de soucis de devoir la porter chez un professionnel pour faire des travaux mais je veux savoir ce qui a été fait sur l’auto depuis l’origine et donc en déduire ce qu’il reste à faire. Ça vaut pour n’importe quelle Ferrari d’ailleurs.

     

    Je l’ai trouvé chez De Widhem Automobiles à Paris . Elle avait 27 000 kilomètres. Elle avait son carnet, un historique. Elle passait chez Fiorano Racing avant livraison pour une révision et contrôles divers. Donc j’étais assez rassuré. Le prix était correct pour l’époque.

     

    Ferrari-Testarossa-Back.jpg


    @Franck De suite après l’achat, qu’est-ce-qui t’a le plus marqué au volant de cette Ferrari ?

     

    @Mika 348 Immédiatement, au bout de quelques kilomètres j’ai pensé qu’elle n’avait pas le physique de son usage. C’est une GT avec un physique de supercar. C’est d'ailleurs ce qui la rend intéressante. Souvent les GT sont discrètes (Ferrari 550, Ferrari 412, …), celle ci est exubérante. 


    Ensuite il me vient le plaisir total de sentir pousser ces 12 cylindres atmosphériques, au son atypique, le tout avec le levier de vitesse manuel. Je rêve éveillé !

     

    Ferrari-Testarossa-Front.jpg


    @Franck Peux-tu nous parler des coûts induits pour une utilisation normale de cette Ferrari (assurance, entretien annuel, grosse révision, imprévus, etc.) ?

     

    @Mika 348 Assurance: 850€ par an, en tous risques, chez Allianz, mais j’en assure 3 donc ça joue un peu. 
    Révision chaque 18 mois : environ 750€
    Distribution chaque 6 ans : 6 500€ environ 
    Pneumatiques : 1 200€ les 4 

     

    Les points faibles de la Ferrari Testarossa :


    1/ Le bloc différentiel : il se fissure selon l’usage et de toutes façons à cause de son alliage. Il faut le faire fiabiliser avant que ça casse. Sur la Ferrari Testarossa, je n’ai pas eu le temps de le faire mais sur ma Ferrari 512 TR c’était fait en préventif par Toni Auto à Maranello (2 500€ l’intervention).

    2/ Les pignons de boîtes : ils s’usent sur les rapports 1/2/3 du fait du couple énorme qui la traverse. L’usure dépend évidement de l’utilisateur. C’est 1 500€ le pignon mais c’est pas forcément un souci. C’est lié à l’usage fait de l’auto.

    3/ La platine électrique : il faut impérativement l’envoyer chez un spécialiste pour la fiabiliser. L’intensité qui la traverse est trop importante et, même avec 27 000 kilomètres, on voit que les cosses sont noircies et les soucis électriques arrivent ensuite en cascade, avec des coupures d’alimentation : pompes à essence, bobine d’allumage, ventilateurs, etc.

     

    Ferrari-512-TR-Back.jpg


    @Franck Et si c'était à refaire, que changerais-tu ? Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un recherchant cette Ferrari ? 

     

    @Mika 348 Déjà prendre une auto qui roule régulièrement. On le dit tout le temps mais au final j’ai succombé aux chants des sirènes avec cette Ferrari Testarossa de 27 000 kilomètres et finalement j’ai passé mon temps à corriger et à contrôler ce qui n’avait pas été fait par mon prédécesseur, qui roulait trop peu. En particulier, les soucis électriques que je passais mon temps à faire réparer. 

     

    Cette aventure d'un an en Ferrari Testarossa m’a permis d’avoir des certitudes :
    1/ J’adore cette ligne unique et extraordinaire. Ferrari Testarossa et Ferrari 512 TR. J’ai du mal pour ne pas dire que je n’aime pas la Ferrari 512 M qui perd tout le dessin originel de la Ferrari Testarossa.
    2/ Son moteur, de par son couple et sa sonorité, est un Graal que je veux conserver.
    3/ La Ferrari Testarossa ne freine pas, elle ralentit. Ceci à cause de ses roues en 16 pouces qui ne peuvent pas loger de gros disques et donc attention aux freinages d’urgences !
    4/ La Ferrari Testarossa se conduit comme une GT et on a du mal à exploiter son monstre de cœur à cause de sa rigidité et de son freinage.

     

    J’en ai donc tiré la conclusion qui devenait une évidence : acquérir la Ferrari 512 TR ! C’est la meilleure des Ferrari Testarossa selon moi. On garde la ligne extraordinaire de la Ferrari Testarossa, à quelques détails près boucliers avant et arrière, bas de caisse couleur carrosserie, dessin et taille des jantes, dessin de l'habitacle intérieur.

     

    On sublime le comportement routier. Ce n’est pas la même voiture à conduire. Le 12 cylindres donne encore plus dès les bas régimes et encore plus haut dans les tours. Toujours avec cette impression de ne jamais forcer. 


    Le châssis est soudé et non plus boulonné ce qui rend la caisse beaucoup plus rigide.  Les roues en 18 pouces permettent de loger de gros freins à disques perforés ce qui permet de freiner cette fois. Le centre de gravité de la TR est plus bas ce qui lui permet d’avoir, en plus du châssis soudé, une bien meilleure tenue de route en courbe. Les sièges et le volant de la TR sont top. On est assis plus bas que dans la Ferrari Testarossa, le petit volant identique à celui de la Ferrari 348 est parfait. 

     

    Moteur-Ferrari-Testarossa.jpg


    En résumé, la Ferrari 512 TR c’est la Ferrari Testarossa en mieux. On garde ce qu’il y a de super sur la Ferrari Testarossa et on améliore les points faibles.

     

    Les différents modèles de Ferrari Testarossa :
    - 1984 à 1986 : la très recherchée mono-rétro. Attention aux pneus TRX introuvables ! Et pas simple de manœuvre l’engin avec un seul rétro haut perché. Mais j’avoue qu’elle est sublime !

    - 1986 à 1987 La mono-écrou et 2 rétroviseurs. Certaines sont en pneusTRX mais pas toutes. 

    - A partir de 1988 , on passe en 2 rétroviseurs et 5 écrous, et franchement à l’usage c’est le mieux. Pneus abordables et disponibles, faciles de démontage contrairement aux mono écrous. Deux rétroviseurs, c’est mieux pour les manœuvres.

     

    La Ferrari Testarossa c’est l’icône des années 80. La Ferrari 512 TR garde l’ADN et devient, pour moi, la dernière supercar Ferrari encore abordable. Depuis la Ferrari 512TR / Testarossa, tous  les 12 cylindres Ferrari sont en position avant. Les seules avec un 12 cylindre en position centrale arrière sont des autos hors de prix pour moi : Ferrari F50, Ferrari Enzo et Ferrari LaFerrari.

     

    Ferrari-512-TR-Side.jpg


    @Franck  Comment utilises-tu Ferrarista pour ton expérience avec ta Ferrari ? Que t'apporte la communauté Ferrarista ?

     

    @Mika 348 Je regarde chaque jour ou presque Ferrarista. Sur tous types de sujet : les montres, les autres marques, l’économie, les achats / ventes, les présentations des nouveaux passionnés, les sorties, etc.

     

    Ferrarista m’a tout simplement permis de devenir propriétaire de Ferrari en désacralisant cet acte d’achat qui me semblait improbable.  Les nombreux passionnés sont plein de bon conseils. Cet échange d’expérience  est constant et formidable. J’ai rencontré des personnes au travers des sorties que j’ai plaisir à revoir à chaque sortie. Généreux, abordables, passionnés, sympas, de tous âges, de tous horizons… 

     

    Espérant que mon retour d'expérience aide certain à franchir le pas !

     

    Si vous possédez ou avez possédé une Ferrari Testarossa, quels éléments complémentaires pourriez-vous apporter pour aider les futurs propriétaires ? Si la Ferrari Testarossa vous intéresse, qu'avez-vous appris dans cet article et que souhaiteriez-vous savoir d'autres ? Que représente pour vous la Ferrari Testarossa ?

     

    Si cet article vous a plu, vous aimerez aussi :

    Essai longue durée : 3 ans et 12 500 kilomètres en Ferrari 512 TR  par @Bagnaud

    Essai longue durée : la Ferrari 575M de @philM

    Essai longue durée : la Ferrari 348 de @David 84

    Essai longue durée : la Ferrari F355 de @LeMans65


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    bernwizard

    Posted

    Bonjour,

     

    roulant depuis plus de 20 ans et fais plus de 80000km en 512 TR je peux que confirmer l'expérience de Mika.

     

    Je rajouterai:

    Véhicule sans aucune assistance à la conduite donc disons qu'il faut être viril pour les ballades en montagne et en ville.

     

    Autre point  a gérer la différence de la voie avant et arrière (virages pris à la corde, stationnement le long des trottoirs)

     

    Et pour finir attention sous la pluie et route mouillée.

    Dernier conseil prévoir un budget entretient conséquent.

    Bonne route à tous

    Amicalement

     

     

     

     

     

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    Mika 348

    Posted

    Je confirme les compléments apportés par @bernwizard

    pas de direction assistée et généralement pas d’assistance.

    une auto forte en sensation donc. Un moteur, une ligne et un volant. C’est exactement ce que j’aime 😉

     

    pour les manœuvres à l’arrêt, là aussi la 512 est plus simple que la testa. Le volant tourne plus facilement. Ça je sais pas l’expliquer mais c’est flagrant et agréable.

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    Félicitations @Mika 348 pour cet article et pour ta passion! 👍

    J’ai toujours préféré la ligne de la 512TR à celle de la Testa (les goûts et les couleurs…). Meme sur cet aspect là, je trouve qu’elle est venue améliorer les détails stylistiques de la Testa qui pouvaient vieillir pour en faire un modèle indémodable se bonifiant avec le temps..

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    C'est sûr que la ligne de la Ferrari 512 TR est sublime et traverse superbement bien l'épreuve du temps !

    C'est la seule Ferrari avec laquelle j'avais hésité lors de mon premier achat de Ferrari, la Ferrari F355 (tarifs similaires à l'époque).

    Sur les photos de cet article, on voit que toutes les deux ont bien vieilli (et sont bien entretenues).

     

    Merci @Mika 348 et @bernwizard pour toutes ces informations sur la Ferrari 512 TR !

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    Mika 348

    Posted

    La 355 et la 512tr sont complémentaires.

    l’une pour les étroites routes sinueuses et déplacement en ville et l’autre pour les belles routes large permettant des allonges et avec des courbes moins serrées.

    l’une GT au grand couple, l’autre vive sportive légère et parfaitement équilibrée.

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     Bonsoir,

    merci pour cet article intéressant mais, combien de kilomètres avez-vous parcouru avec la Testarossa/an?

    je trouve votre analyse du comportement de la Testarossa quelque peu sévère.

    c’est une voiture ancienne, on doit s’adapter à son fonctionnement et alors on peut vraiment avoir une agréable expérience de conduite.

    A sa sortie, en 1984, le freinage n’était pas critiqué, cela pour dire que c’est au conducteur d’aujourd’hui de reprendre la mesure d’une auto des années 80, en oubliant tout les systèmes d’aides à la conduite.

    D’ailleurs, l’essai réalisé par l’excellent David Cironi précise que le freinage ne correspond plus à nos critères actuels sans pour autant être dangereux.

    A l’absurde comparer le freinage d’une 512TR avec une F8 et vous trouverez la première peu conséquente au freinage.

     

    Tout cela sans aucune animosité , juste une réflexion de passionné comme vous.

     

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