J’ai réalisé deux de mes rêves cette année. Le premier était d’acheter une Ferrari. Une sorte d’aboutissement pour un fan d’automobiles sportives. Le second était de me rendre à Maranello pour visiter l’usine Ferrari et tourner sur le mythique circuit de Fiorano. Le circuit sur lequel toutes les Formules 1 de Ferrari, mais aussi tous les nouveaux modèles grand public, sont développés. Un circuit conçu spécialement pour reproduire toutes les difficultés possibles pour une automobile sportive. Maintenant que j’ai réalisé ce rêve, je peux vous raconter dans le détail, comme si vous y étiez, ce voyage. De manière à ce que vous puissiez l'imaginer que c’est vous qui y êtiez. De manière à ce que vous en rêviez le plus précisément possible, jusqu’au jour où ce sera votre tour de vous y rendre.
Maranello, une ville où transpire la passion pour Ferrari
C’était le dimanche 6 juillet 2008. La veille nous étions partis à une douzaine de Ferrari depuis Paris, pour cet événement organisé pour ses clients par la concession Pozzi. Rendez-vous est fixé à 9h30 à Maranello. Nous devons nous lever tôt pour quitter Modène vers 9h00 avec le plein dans tous les véhicules. Pas question de tomber en panne sèche sur la piste. Le ciel est d’un bleu limpide et il fait déjà chaud quand nous quittons Modène.
En arrivant à Maranello, l’émotion est logiquement à son comble. L’atmosphère de la ville, malgré que nous soyons un dimanche matin d’été, ne transpire déjà que Ferrari. Nous passons tout d’abord devant l’entrée historique de l’usine, dont le gardien sort pour mieux admirer nos voitures défiler. Nous tournons à droite, devant le célèbre restaurant Cavallino, puis nous passons devant les boutiques vendant les articles frappés du cheval cabré, devant la Galleria Ferrari et devant les garagistes spécialisés. Nulle part ailleurs vous ne verrez autant de logo Ferrari partout. Nous terminons dans une petite rue se terminant par l’entrée de la piste de Fiorano.
Toutes nos Ferrari garées devant cette entrée célèbre : je sors vite fait pour prendre une photo pour immortaliser l’instant magique où la porte s’ouvre. Je retourne dans ma voiture pour entrer à mon tour et ressors rapidement pour saisir une dernière photo avant que la porte ne se referme. Ce n’est pas tous les jours que j’aurais l’occasion de franchir cette porte. Nous passons ensuite dans le court tunnel situé dans le prolongement de l’entrée puis nous tournons à gauche. Nous passons devant la place où est située la maison d’Enzo Ferrari et nous nous garons sur le parking.
Des infrastructures luxueuses dans un environnement privilégié
Nous disposons alors de quelques minutes pour découvrir les lieux et prendre un café. J’en profite pour admirer de l’autre côté de la route, face à la maison d’Enzo Ferrari, une Formule 1 montée sur un piédestal, accolée à l’avion rouge contre lequel Gilles Villeneuve avait fait la course au volant de sa Formule 1. La Ferrari ayant gagné. L’armée de l’air italienne avait plus tard fait don de l’avion comme souvenir de ce duel.
Le parking sur lequel nous sommes garés est attenant au paddock dans lequel les Formules 1 sont préparées et modifiées avant de tourner sur le circuit. Cet espace permet aussi de suivre sur écran tout ce qui se passe sur la piste et de récupérer toutes les données télémétriques, mieux que lors d’un grand-prix. Pour aujourd’hui l’équipe qui nous accueille comprend une bonne dizaine de personnes, allant des instructeurs, à l’équipe de sécurité en passant par des médecins et des ambulanciers. Une pièce aménagée dans les paddocks permet de nous recevoir et de nous proposer gâteaux et boissons à volonté. Avec la chaleur présente ce jour-là, ce ne sera pas superflu. Tout objet porte le cheval cabré, depuis la tasse jusqu’aux sachets de sucre, en passant par les gobelets.
Sur la pelouse entre les stands et la maison d’Enzo Ferrari, des canapés et des chaises longues permettent de se reposer entre deux sessions, à l’ombre des parasols. Une tribune permet aussi de suivre les évolutions sur le circuit. Dans l’après-midi un tricycle de vendeur de glaces sera présent sur la pelouse pour que nous puissions apprécier d’excellentes gelati italiennes. Tout est prévu pour que nos accompagnatrices passent un agréable moment, au lieu de rester debout à attendre le long de la piste, toute la journée en plein soleil.
Il est déjà temps d’assister au briefing. Il se déroule dans la salle Enzo Ferrari. Il s’agit du bâtiment situé à gauche de la maison d’Enzo Ferrari quand vous la regardez de face. Ces bâtiments sont situés sur la place Michael Schumacher, en l’honneur du pilote qui a remporté le plus de championnats F1 pour la Scuderia. Pour l’anecdote, chaque rue de l’usine Ferrari est aussi nommée en l’honneur d’un vainqueur du championnat de Formule 1 sous les couleurs du cheval cabré. C’est ainsi que Kimi Raikkonen a déjà le droit à une rue portant son nom.
Sur la place Michael Schumacher, je remarque un scooter Piaggio MP3 aux couleurs de la scuderia Ferrari. Les installations de la salle Enzo Ferrari sont récentes. A l’intérieur, La décoration est orientée Scuderia Ferrari, avec une grande photo d’Enzo Ferrari qui vous regarde de haut en entrant et une Formule 1 accrochée au mur. De nombreux posters géants représentent les pilotes et les Formules 1. Deux murs accueillent des écrans, qui serviront à projeter des présentations, mais aussi à visionner le Grand-Prix de Silverstone dans le courant de l’après-midi.
Deux pilotes instructeurs nous sont affectés. Ils nous rappellent les connaissances de base à maîtriser, parmi lesquelles les trajectoires, les transferts de masse et la position de conduite. Ce type de sessions sur le circuit de Fiorano avec briefing n’est pas considéré comme un cours de pilotage Ferrari pour lesquels les propriétaires peuvent s’inscrire depuis le Ferrari Owners Site. L’un des deux instructeurs, Damien Pasini, pilote Ferrari en championnat GT Europe Open, intervient plus longuement car il est français. Une documentation sur le circuit de Fiorano nous est offerte lors de ce briefing. Un joli souvenir de cette journée qui ne fait que commencer. Nous reviendrons dans ce bâtiment à midi pour le déjeuner. La salle est prévue également pour la restauration et se transforme facilement en self-service, avec tables et télévisions grand écran. Le repas est diététique, orienté pilotes, avec plusieurs types de pâtes et de légumes proposés à volonté. Vous mangez plutôt bien chez Ferrari.
Les sessions sur le circuit de Fiorano
Après le briefing, nous commençons par quelques tours de piste tranquillement tous ensemble pour découvrir le tracé du circuit. Les sessions suivantes sur le circuit de Fiorano sont prévues de manière à avoir 5 voitures au maximum sur la piste. Toute la matinée les voitures partiront donc par groupe de 5, ces 5 voitures rentrants ensemble après un temps donné. Le grand-prix de Formule 1 de Silverstone retenant certains participants en début d’après-midi, la règle devient de n’avoir jamais plus de 5 voitures sur la piste en même temps. Quand une voiture sort, une autre peut rentrer sur la piste. Cela permet de rester plus longtemps en piste pour ceux qui le souhaitent, mais aussi de ne pas avoir à attendre une ou deux sessions avant de pouvoir tourner.
Dès le début des sessions le matin, j’ai demandé à un pilote-instructeur de monter avec moi. C’est le meilleur moyen pour découvrir rapidement les bonnes trajectoires d’un circuit. C’est Damien Pasini qui est monté avec moi. Plusieurs tours d’affilée, il vous indique quand changer de rapport, quand freiner, accélérer ou changer de cap. Il vous encourage, vous indique quand vous avez pris parfaitement un virage, ou qu’il ne vous reste plus que telle portion du circuit à améliorer.
Nous avons également amélioré ma position de conduite. Je conduisais avec les bras légèrement fléchis, comme indiqué au briefing pensais-je. Mais, dans une épingle par exemple, mes omoplates quittaient le fond du fauteuil. Cette position fatigue et limite les mouvements des bras. Damien Pasini m’a fait avancé mon siège tellement que j’avais l’impression d’avoir le volant entre les genoux et le menton. J’ai tenté l’expérience, un peu sceptique, mais en moins d’une moitié de tour du circuit, j’en ai vu tout l’intérêt : les mains restent à neuf heures et quart même dans les virages en épingle qui me posait des problèmes de positionnement sur le volant auparavant, et la position du corps est beaucoup plus confortable, car il y a moins d’efforts à produire au niveau des omoplates et du dos.
Par son enthousiasme et ses conseils, le pilote-instructeur vous fait progresser grandement quelque soit votre niveau, et vous retirer encore plus de plaisir lors des sessions suivantes. En tout sur la journée je crois bien avoir participé à cinq ou six sessions sur le circuit de Fiorano.
En fin de journée, les sourires radieux des participants, alors que le soleil commence à descendre, indiquent que tout le monde a conscience d’avoir vécu un moment inoubliable. Nous ressortons du circuit pour faire le plein de carburant et profiter de la soirée dans un bon restaurant de Modène.
Cette sortie comportait plusieurs jours. Cet article n'en détaille qu'un seul. Il y a eu entre autres les sessions sur le circuit de Fiorano, la visite de la Galleria Ferrari, la visite de l’usine Ferrari et un déjeuner dans le célèbre restaurant Montana à Maranello. J’en profite pour remercier la concession Pozzi pour l’organisation parfaite de cet événement ainsi que tous les participants pour la bonne ambiance et les échanges intéressants. Etant dans la vallée de l’automobile italienne, j’en ai profité ensuite pour visiter l’usine Pagani, pour déjeuner dans le restaurant Cavallino, situé face à l’usine Ferrari, en même temps que Piero Ferrari et Luca di Montezemolo, et pour visiter l’usine et le musée Lamborghini. Le récit détaillé de tous ces autres moments mémorables fera l’objet des prochains articles du blog. Stay tuned, et en attendant n'hésitez à poser vos questions ou à raconter votre propre expérience, si vous avez eu la chance de tourner vous aussi sur le circuit de Fiorano.
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