La Ferrari 308 est un modèle classique chez Ferrari, très apprécié et particulièrement populaire auprès de ceux qui avaient suivi les aventures de Magnum à la télévision dans les années 80. Mais au delà du rêve, que pouvez-vous attendre d'une Ferrari 308 aujourd'hui ? Comment trouver un bel exemplaire ? Quels points regarder en particulier lors d'un achat ? A quoi vous attendre en terme d'entretien ?
Comme à chaque fois dans la série "Essai longue durée", c''est un propriétaire qui va vous répondre à toutes ces questions, c'est-à-dire la personne la mieux placée ! Merci @OliveBdr pour avoir bien voulu jouer le jeu du retour d'expérience, pour mieux faire connaître la Ferrari 308.
Caractéristiques
Années : 1975-1985 Moteur : V8 3l 16 ou 32s Transmission : Manuelle 5 rapports
Puissance maxi : 255/214/240 ch à 7 700 tr/min Couple maxi : 290 Nm à 5 000 tr/min
Poids à vide : 1 275 kg Vitesse maxi : 252 km/h Accélération : 0 à 100 km/h en 6,1s
@Franck : Quel est, rapidement, ton parcours automobile et pourquoi avoir choisi la Ferrari 308 ?
@OliveBdr : Comme beaucoup de passionnés, cela a commencé très tôt. Enfant je collectionnais les affiches de belles italiennes des années 70/80 (Ferrari Testarossa, 308, Dino et autres Lamborghini Countach). Bien entendu, je dévorais également les quelques séries télévisées américaines et anglaises qui montraient régulièrement ces autos.
Plus que tout, c'est leur ligne qui m'émouvait. Je remarque que ce sont tout particulièrement la patte de Malcom Sayer (E-type) et celle de Leonardo Fioravanti qui ont marqué ma jeunesse.
J'ai par la suite compris les mérites du « light is right ». Les Caterham et Lotus Elan que j’ai eu la chance de posséder m’ont démontré le côté vertueux de cette démarche. Je penche donc assez naturellement pour les petites autos, pas trop lourdes. Dans l’univers Ferrari, cela m’a logiquement amené vers la Ferrari 308 faute de pouvoir toucher au graal Dino.
@Franck : Quels étaient tes critères d’achat d’une Ferrari 308 et comment as-tu trouvé cet exemplaire ?
@OliveBdr : Faute de moyen, j'ai très vite appris à m’occuper moi-même de mes motos, puis de mes autos. Cela fait désormais partie intégrante du plaisir qu’elles me procurent. Savoir les utiliser et savoir comment elles fonctionnent, dans le détail.
Les seuls critères réellement complémentaires pour moi étaient donc le pédigre, l’historique, la traçabilité et le côté « complet » de la voiture. Après deux années de recherche, j’étais sur le point d’abandonner. C’est finalement un adhérent de Ferrarista qui m’a mis en relation avec un propriétaire qui réfléchissait à la vente de son auto… Celle-ci correspondait parfaitement à mes attentes.
@Franck : Qu’est-ce-qui t’a le plus marqué sur ta Ferrari 308 à l'usage ?
@OliveBdr : C’est une auto rustique, simple à utiliser et simple à entretenir. L’accessibilité à la majorité des organes est globalement bonne mais les pièces sont chères. Il faut donc bien étudier l’historique d’entretien afin de définir correctement son prix d’achat.
A l’usage, la direction est dure à l’arrêt, ferme à faible vitesse, mais simplement parfaite sur petite route. Ses performances la rendent parfaitement conforme aux joies de la répression sécuritaire. Ses dimensions lui permettent de s’intégrer facilement dans la circulation, même en ville ou sur petites routes étroites.
Malgré mon mètre quatre-vingt, elle est remarquablement confortable y compris sur de longs trajets. Le freinage est un peu daté, surtout comparé aux productions modernes. Mais son comportement en virage est délicieux tant les trains roulants communiquent fidèlement la route. Dans le sinueux, on retrouve beaucoup de points communs avec la Lotus Seven.
Le poste de pilotage est exquis. Tous les codes esthétiques des sportives des années 60/70 sont là. Il est d’ailleurs amusant de la comparer avec une Dino. Les petits basculeurs, les grosses aiguilles, la grille de vitesse et son levier qui claque quand on le manipule à allure soutenue...
Les matériaux sont solides, moquettes et cuirs sont épais. Seul le reflet de la casquette de compteurs dans le pare-brise est ennuyeux. Le tableau de bord tout entier mériterait un matériau mat et floqué comme celui d’une 246.
Le volume sonore est tout à fait supportable avec son échappement d’origine. On peut tout à fait soutenir une conversation sans pousser la voix, même sur autoroute. Il est d'ailleurs surprenant d'observer à quel point elle est bien insonorisée, car le volume sonore extérieur est bien plus démonstratif !
@Franck : Peux-tu nous parler des coûts induits pour une utilisation normale d’une Ferrari 308 (assurance, entretien annuel, grosse révision, imprévus, etc.) ?
@OliveBdr : Le prix de l’assurance est tout à fait raisonnable, même chez un assureur généraliste. Je paye moins de 600 euros tous risques par an. La consommation est également raisonnable pour un V8 conçu dans les années 70… environ 10 litres au 100 en roulant gentiment. Le cout d’entretien dépend essentiellement de la capacité à le réaliser par soi-même, et à l’état de la voiture au moment de son achat. Il faut compter un ticket de 15.000 euros (+50% de main d'œuvre) pour rattraper un entretien négligé. Puis 1000 euros par an (+50% de main d'oeuvre) pour le suivi si on roule peu (5000km par an). Encore une fois, elle est légère, rustique et solide... ça aide beaucoup.
@Franck : Quels sont à ton avis les points à surveiller sur une Ferrari 308 sur la durée ?
@OliveBdr : Probablement les mêmes que ceux des 206, 246, 308 Dino et 328. Mais également les mêmes que toute la production automobile des années 80. Je m'explique. Ces autos se vendaient le prix d'une Dacia il y a 20 ans. Elles ont donc été négligées car le coût de leur entretien n'était pas en rapport avec leur valeur à l'achat. Par ailleurs, leur dossier d'entretien n'a que rarement suivi la voiture. Il faut donc souvent tout reprendre à zéro à l'achat.
Les points à surveiller sont principalement les joints de tringlerie de boite, l'étanchéité des caches arbres avec l'allumage, les câbles d'allumage, la pompe à essence, les joints spis de pont, les silent blocs de trains, crémaillère, rotules et amortisseurs, les silents blocs moteur, la distribution et les jeux aux soupapes. Sur les versions carbu... les carbus ! Bref, à peu de choses près, la même chose que sur une DS ou une 403 ! On a dit que c'était du rustique, non ? Ferrarista est par ailleurs une mine d'information extraordinaire pour diagnostiquer et entretenir nos anciennes.
@Franck : Et si c'était à refaire ?
@OliveBdr : Je le referais, mais plus tôt. Les 308 et 328 ont une ligne extraordinaire. Mélange de dynamisme et de douceur. Les proportions sont parfaites, excitantes mais jamais vulgaires. La regarder me suffirait. Le moteur est très bien conçu. C'est le parallèle du bimoteur de l'aviation légère. Ce sont deux 4 cylindres indépendants qui fonctionnent de pair. Il fallait y penser ! Avec la type E, la 308 est pour moi l'aboutissement de ma définition de l'automobile passion. Faite pour être admirée, et pour emmener son conducteur à l'autre bout du monde !!!
Merci @OliveBdr pour ce retour d'expérience passionnant au sujet de la Ferrari 308 !
Si vous possédez vous aussi une Ferrari 308, quels autres conseils donneriez-vous à quelqu'un souhaitant en acquérir une ?
Si vous réfléchissez à acheter une Ferrari 308, quels autres questions souhaiteriez poser à un propriétaire ?
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