Le contexte de la panne : Ferrari sortant de révision
Nous partions tôt le matin pour nous rendre au meeting national Ferrarista dans le Jura. Ma Ferrari sortait juste de révision en prévision de ce long trajet depuis Paris, pour pouvoir réaliser ce nombre important de kilomètres sans soucis. L’usure de l’embrayage venait d’être estimée à 34%. Parfait, tout devrait bien se passer.
Enfin … pas complètement. Car vous ne choisissez pas la météo lors d’un événement. Il ne pleuvait pas des trombes d’eau, non, c’était la canicule ! Plus de 40°c dehors, et donc une auto devant faire face à de très hautes températures toute la journée. Allait-elle bien le supporter ?
J’étais très content de constater, plusieurs heures après le départ que tout fonctionnait très bien, en particulier la climatisation. Les jauges indiquant les températures des fluides et les pressions restaient correctes.
Que faire quand la panne survient ?
Mais vers 15h30, lors d’un changement d’autoroute, un rapport met beaucoup plus de temps que d’habitude à passer. Bizarre. On se regarde avec mon passager. Pas un bon signe ? Arrive la sortie d’autoroute, et là, en sortant du péage, la Ferrari a du mal à décoller en première. La vitesse s'enclenche bien mais nous sommes en légère montée et je suis obligé de bien accélérer et de laisser patiner l’embrayage. Juste après l’autoroute, nous arrivons à un point de rencontre, où nous décidons de laisser l’auto refroidir à l’ombre, une demi-heure, pour le cas où la chaleur excessive serait le coupable. Peut-être qu’en refroidissant tout va rentrer dans l’ordre, l’auto ayant roulé toute la journée sous la canicule.
Quand nous reprenons la route, ce n’est pas mieux et nous sommes rapidement arrêtés quelques centaines de mètres plus loin quand, dans une petite montée, une voiture devant nous bloque la file pour tourner à gauche. La Ferrari n’arrive pas à repartir, l’embrayage patine et l’auto n’avance pas. Grâce à l’aide du conducteur de la Renault Clio derrière nous, nous parvenons à pousser la Ferrari sur le parking situé à droite. J’appelle le spécialiste qui suit ma Ferrari, avec qui nous effectuons quelques contrôles à distance, puis nous convenons de laisser l’auto refroidir pendant une heure pour voir si elle peut repartir.
Une heure plus tard, ce n’est pas beaucoup mieux. Nous nous arrêtons quelques centaines de mètres plus loin, dans une petite descente pour faciliter le redémarrage. Nous rappelons le spécialiste qui nous indique qu’il faut appeler un camion de dépannage pour qu’il puisse voir l’auto et effectuer un diagnostic précis.
Cela m’embête beaucoup d’attendre encore des heures sous la canicule un dépanneur, sans parler de la galère pour rentrer chez moi, ni du fait de devoir laisser la Ferrari pendant plusieurs jours au milieu de nulle part, à je ne sais pas qui, en attendant qu’elle remonte sur Paris.
C'est le moment de se décider : remorquage ou pas ?
Ayant eu le temps de réfléchir à ce sujet pendant une heure, en attendant que la Ferrari refroidisse, je me dis que si j’arrive à rejoindre l’autoroute toute proche, ensuite je roule en sixième et remonte sur Paris sans difficulté. Il n'y aura plus de rapports à passer. Dans le pire des cas, je devrais appeler un dépanneur, mais je serais quand même plus proche de chez moi. Je conviens avec le spécialiste que je peux laisser directement l’auto chez lui … si j’y arrive. Il est proche d’une autoroute reliée à celle par laquelle j’arriverai, alors que pour rentrer chez moi il y a trop d’arrêts dont je serai susceptible de ne pas repartir. Et une fois chez moi, il aurait été difficile ensuite d’amener l’auto chez le spécialiste, le chemin comportant beaucoup trop d’arrêts.
En faisant attention aux deux ou trois zones d’arrêt (péages, ravitaillement, feux d’intersection) nous arrivons chez le spécialiste vers minuit pour y laisser la Ferrari. Avec un grand soulagement car cela m’évite beaucoup de problèmes potentiels.
Le moment du diagnostic
Le lendemain matin, le spécialiste vient me chercher chez moi pour que nous examinions l’auto ensemble et que nous convenions des travaux à réaliser. Est-ce l’embrayage qui est à changer ? Est-ce un autre problème ? En branchant le SD3 sur la Ferrari, l’usure de l’embrayage serait désormais de 85%. En n’ayant fait que de l’autoroute, cela ne colle pas vraiment. L'embrayage ne peut être passé de 35 à 85% d'usure en roulant sur autoroute ! Au final, après quelques essais, c’est difficile à dire, impossible de faire un diagnostic, il faut démonter pour voir ce qu’il se passe vraiment.
Après démontage, c’est une petite pièce en plastique noir, guidant le capteur d’usure de l’embrayage, dont une patte s’est fendue/dilatée sous l’effet de la chaleur. Du coup, le capteur d’usure de l’embrayage étant mal positionné, de travers, l’information d’usure qu’il renvoyait était fausse, annonçant un embrayage mort et le système se mettait en sécurité.
Mais l’embrayage lui est intact, c’est-à-dire à 33% d’usure comme annoncé initialement. La butée et le guide de butée de l’embrayage sont à remplacer. Que faire maintenant que tout a été démonté ? Remplacer aussi l’embrayage, et tout son mécanisme, ou juste ce qui est nécessaire, sachant que ce qui coûte cher est le temps de main d’œuvre pour tout démonter et remonter (donc fait dans tous les cas) ?
Il faut aussi prendre en compte qu’il n’y a pas moyen de remettre le taux d’usure à 33% si on ne change que de la pièce défectueuse. Il faudrait donc ajouter les 33% d’usure connue au nouveau chiffre indiqué à chaque nouvelle lecture jusqu’au changement d’embrayage.
Réparation et enseignements
Pour rouler tranquille pendant des années, j’ai choisi de tout changer. Les éléments défectueux ont été remplacés par du Hill Engineering, de bien meilleure qualité que ceux d’origine. Cette société est spécialisée dans la fabrication de pièces plus solides que celles d’origine qui peuvent montrer des signes de faiblesse au fil du temps. La facture finale s’élève à plus de 6 000 euros.
Quels enseignements en tirer ?
Plus de peur que de mal, même si au final j’ai décidé de tout changer, il est important de bien attendre que le diagnostic ait été posé, que l’analyse ait pu être réalisée (dans la cas présent, que tout ait été démonté), au lieu d’envisager le pire et de partir dans toutes sortes de spéculations. Ce n’est parce que l’embrayage est indiqué comme ayant 86% d’usure que c’est le cas. Cela peut être le capteur qui est à changer.
J’ai eu la chance de pouvoir rentrer avec ma Ferrari jusque chez le spécialiste, mais dans le pire des cas, j’avais toujours un embrayage mort à remplacer. Le risque valait la peine d’être pris, de mon point de vue.
Le tarif du changement d’embrayage est celui d’un spécialiste très réputé en région parisienne, donc il est possible de trouver moins cher … et plus cher. Je ne présente ma facture qu’à titre informatif pour vous donner un ordre d’idée, en particulier sur les pièces impliquées et les durées de main d’œuvre. Renseignez-vous, auprès des autres membres de Ferrarista, pour savoir si la pièce défectueuse ne peut pas être remplacée par une meilleure pièce. Dans mon cas, c’était une butée et un guide de butée d’embrayage de chez Hill Engineering, mais dans d’autres cas, Ferrari a pu sortir plus tard une meilleure pièce qui s’adapte très bien à votre modèle (par exemple sur le millésime ou le modèle suivant).
Avez-vous connu un problème avec votre Ferrari loin de chez vous ? A-t-elle déjà souffert de la cannicule ? Quels conseils donneriez-vous dans ce type de situation ?
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